; • Un profil d'identité de type « rebelle »
Votre fil semble
rassembler toutes les caractéristiques du « rebelle » dans les profils
d’apprentissage. Ce sont des jeunes qui recherchent le rapport de
force, car ils ont une sainte horreur de laisser percevoir le moindre
signe de faiblesse.
Son comportement
indiscipliné en classe le confirme. Dans ce cas il ne se mettra au
travail que s’il sent une pression suffisamment forte. Ce qu’il faut
c'est savoir ce qui l’intéresse vraiment, lui faire découvrir une
passion, que ce soit dans le sport ou dans une activité extra-scolaire.
Il aura un bon moyen de dépenser son énergie débordante et surtout cela
lui donnera un objectif qui lui permettra d’entrevoir l’intérêt de
travailler à l’école. Voici l’exemple d’un enfant, Jean-Jacques, que
j’ai rencontré lorsque j’étais éducateur dans un centre de vacances et
qui ressemblait, dans son comportement, sensiblement à votre fils
Pierre.
Dans ce centre de
vacances je m’occupais de l’atelier mécanique, avec l’objectif
d’enseigner les rudiments du fonctionnement d’un moteur aux enfants.
J’avais un outillage complet avec des moteurs de motos et de
cyclomoteurs. Jean-Jacques était d’un profil type du rebelle. Une
petite discussion d’usage avec ses parents me révélait qu’il avait de
sérieux problèmes à l’école (endroit ennuyeux et inutile selon lui) et
notamment des problèmes de discipline. Il vint dans mon atelier un peu
par dépit car il se faisait renvoyer de quasiment toutes les autres
activités où il allait : il était tout simplement insupportable!!!
Je lui ai fait
comprendre que si, dans cet atelier mécanque, il faisait preuve du même
désintéressement et du même comportement irrespectueux, il n’avait rien
à faire ici. Soit il faisait des efforts pour s’intéresser à quelque
chose et prendre du bon temps, soit il était renvoyé de mon activité
mécanique et probablement du centre. Il se retrouverait donc tout seul
à s’ennuyer durant ces 2 mois de vacances. Par ce choix, je l’ai mis au
pied du mur.
; • Utiliser l'énergie et la combativité à bon escient
Si mon attitude
envers lui pouvait être perçue comme dure par mes collègues et les
autres enfants, pour Jean-Jacques cela lui convenait parfaitement : il
a bien senti qu’il n’avait pas à faire à de la faiblesse, mais plutôt à
un éducateur « carré » sans indulgence. Il a d’abord respecté une
certaine discipline. Puis petit à petit, il se prit de curiosité pour
les moteurs. « Comment un truc aussi compliqué peut fonctionner ? » me
répétait-il souvent. Je me souviens encore qu’il me bombardait de mille
questions pour en savoir plus. Mais là, pour comprendre le
fonctionnement d’un moteur, il fallait faire appel à quelques concepts
de physique et à un peu de mathématiques.
Jean-Jacques avait
un profil de motivation « quelle utilité », c’était, entre autres,
l’une des raisons pour lesquelles il s’ennuyait à l’école. Il avait du
mal à voir l’utilité réelle d’apprendre. Mais durant son été dans ce
centre de vacances il a pu découvrir l’intérêt que pouvait avoir la
physique et donc aussi les maths. Sa scolarité devint meilleure. Ses
parents ont eu la judicieuse idée de l’inscrire à une saison de karting
: en plus de la mécanique, il pouvait se battre (pacifiquement) sur la
piste et montrer à tout le monde qui était le plus fort !!
; • Rechercher et trouver la bonne activité
La recherche d’une
activité qui puisse intéresser voir passionner votre fils et qui
corresponde à sa personnalité peut évidemment nécessiter du temps.
Avant de se prendre d’intérêt pour la mécanique Jean-Jacques avait fait
le tour de pas mal d’ateliers : de l’informatique au dessin en passant
par le sport. Je vous recommanderais donc dans un premier temps de
trouver un centre ou une association où il puisse s’exercer à de
multiples activités. Et lorsque vous aurez bien validé l’intérêt de
Pierre pour quelques choses, inscrivez-le dans un club.
Compte tenu de sa
personnalité, choisissez une activité où il puisse se « battre »,
montrer qu’il est un leader, et qu’il peut être le meilleur. Cela
canalisera son énergie qui se transformera en un atout.
; • Ne pas vouloir transformer une nature
Soyez aussi
conscient que vous ne pourrez probablement pas transformer la nature de
votre fils. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise personnalité.
Simplement il faut savoir si celle-ci est employée à bon ou mauvais
escient. C’est principalement ce qui fait la différence entre un voyou
et un héros. Par exemple, beaucoup de sportifs de très haut niveau
auraient fort mal tourné dans leur jeunesse s’ils n’avaient pas
découvert leur sport. Enfin sachez que la société a besoin de personnes
qui ont une forte personnalité, qui se battent. Ce sont elles qui font
avancer les choses. L’Abbé Pierre (sans vouloir faire de jeux de mots)
n’en est-il pas un bon exemple.
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